Vous bouillonnez d’idées, vous voulez faire de grandes choses, ou réussir, mais… vous êtes tout(e) seul(e), et vous n’avez pas de relations (en tout cas, pas de relations qui soient prêts à vous aider). Il ne suffit pas d’avoir du talent & de travailler dur pour réussir ; il y faut aussi de la chance & des relations….sans cela, rien ne se fait…
Les Belges le savent bien, qui ont adopté pour devise ; “l’Union fait la force” !
Pourtant, si on veut concrétiser ses ambitions, il ne suffit pas de rêver ; il faut passer à l’action !
Il faudrait, idéalement, trouver des gens qui nous « poussent », qui parlent de nous à ceux qui pourraient acheter nos produits ou services ou nous promouvoir… et on ferait la même chose pour eux, bien sûr.
Et puis, seul(e), on ne peut penser à tout … Il y a plus dans plusieurs têtes que dans une, en sorte que les autres auront certainement des idées qu’on n’aurait pas eus soi-même.
On le voit dans les peuplades vivant encore en clan ; s’ils doivent réfléchir sur un projet ou résoudre un conflit, ils visent une solution pratique & où tous seront gagnants (qui bénéficiera à tout le monde).
Eh bien, un cercle de réciprocité fonctionne sur ce même principe ; organisez une réunion avec des proches (famille, amis, collègues), où chacun doit accepter que la réunion ait pour but de résoudre un problème ou de répondre à une demande.
Le concept se fonde sur la loi de réciprocité de Cialdini, postulant que, quand quelqu’un nous rend un service, on se sent un peu obligé de le lui rendre, soit pour soi-même, soit pour ne pas apparaître comme un profiteur ou un ingrat aux yeux d’autrui. Et puis, ça a sans doute aussi à voir avec les neurones-miroirs (qui nous poussent à imiter l’autre).
Donc, si on est gentil envers quelqu’un ou qu’on l’aide, ou qu’on partage quelque chose avec lui, il se sentira poussé à faire de même, même sans qu’on lui demande quoi que ce soit.
Un chercheur, Adam Grant, a d’ailleurs constaté que l’on tend à sous-estimer la volonté des gens à donner ou à partager leur argent, connaissances, contacts et expérience.
Pourtant, quand on donne gratuitement une partie de notre temps ou argent pour le bien d’autrui, pour un mouvement social, notre communauté ou notre pays, ça nous fait nous sentir bien – à condition que la demande soit légitime et significative. C’est pour cela qu’on dit que la vertu porte en soi sa récompense !
Les « donneurs » (les êtres généreux) ont généralement tendance à faire l’essentiel du travail, alors que les « preneurs » songent à ce qu’ils perdraient, et visent à tout garder pour eux.
Mais dans un ce ces Cercles, chacun étant tour à tour donneur & receveur, il n’y a plus de honte à demander de l’aide, et les donneurs ne sont plus gênés de recevoir. Le difficile est qu’il faut tenter de faire participer chaque membre de façon égale, & à leur niveau de confort personnel…
C’est un délicat équilibre à trouver mais, si on se focalise sur les solutions plutôt que sur les problèmes, il y a une modification de l’énergie dans la salle & des choses positives commencent à arriver.
Les gens se passionnent dans un sens positif, le pessimisme disparaît, l’enthousiasme croît. En créant une dynamique, même si elle n’est qu’un petit caillou dans un grand lac, un effet d’entraînement se produit & ce qui semblait impossible, devient possible … Ainsi, on en arrive à concrétiser des projets.
Bien sûr, ce concept de réciprocité peut avoir l’air d’une transaction plus que d’un acte de générosité ; je fais ceci pour toi, à condition que toi, tu fasses cela pour moi… Eh oui ; le principe de réciprocité en est un qui fonctionne bien, en général.
Pourtant, ce n’est pas vraiment sur la réciprocité qu’un cercle idéal doit se baser ; il faut oublier l’idée d’échange mutuel, pour se focaliser sur la générosité. C-à-d qu’il ne faut pas garder sans cesse le « score » à l’esprit ; c’est plus une sensation de faire un don désintéressé qui bénéficiera à un autre dans le futur, et lui fera de même, etc … comme dans le film « Pay it forward » (pour ceux qui l’ont vu).
Le Dr Wayne Baker, de la Ross School of Business du Michigan et son épouse Cheryl ont développé un exercice appelé le cercle de réciprocité – et ils ont constaté que ça marchait dans tous les contextes, des étudiants aux grandes entreprises. Voici comment cela fonctionne :
Chaque personne du «cercle» fait une demande, et les autres membres du cercle essaient d’utiliser leurs connaissances, leurs ressources et les relations pour la satisfaire. La demande peut être de nature personnelle ou professionnelle – allant de l’aide à un projet de travail à un besoin de bricolage à la maison.
Les demandes sont partagées et l’aide commence ; on obtient des résultats étonnants avec cette méthode, qui semble libérer le donateur en chacun de nous.
Adam Grant, dans son livre « Give and Take », mentionne mentionne la « faveur en 5-minutes »: c’est demander aux gens ce dont ils ont besoin, puis chercher rapidement des moyens, pour offrir une aide à un coût personnel minime.
Cela peut être une petite chose, comme par ex, transférer un lien vers un article dont vous savez qu’il intéressera le demandeur, faire une introduction (en direct ou par courriel), en lui donnant un avis honnête, …
Cette technique permet de repousser la peur qu’on a à l’idée d’aider : on craint qu’on ne nous demande un effort énorme en temps, en énergie ou en argent – alors, cette faveur qui ne prend que quelques secondes ou minutes nous rassure & nous donne plus envie de le faire.
C’est quand même plus efficace qu’un vague « Je vais voir ce que je peux faire » !
Avez-vous déjà donné sans espoir de retour (ou de retour immédiat) ? Le faites-vous souvent ?
Le cercle de réciprocité marche même pour un grand groupe de personnes, puisque Chris Genteel, Business Development Manager chez Google, l’utilise.
Chaque participant exposait une chose qu’il aimerait accomplir, 3choses pour lesquelles il aurait besoin d’aide (dans sa vie privée ou sa carrière). Et il y a eu une connexion instantanée avec des gens qui voulaient & pouvaient aider.
Concrètement, comment se passe une réunion de réciprocité ?
– Il faut réunir les gens autour d’une table, avec des feuilles de papier & de quoi écrire, ainsi qu’un grand tableau,
– D’abord, chacun se présente,
– Donner à chacun des Post-It, et leur demander d’écrire leur nom, puis 1 (ou 2 ou 3) choses où ils auraient besoin d’aide : leur besoin, souhait ou désir, (1 souhait par Post-It)
– Après quelques minutes, chacun à tour de rôle se lève & énonce tout haut sa (ses) requête(s), puis vient coller son (ses) Post-it sur le tableau. Pendant ce temps, les autres prennent des notes, si cela leur inspire une idée,
– Quand c’est fait, demander à chacun de venir écrire son nom à côté de l’un des besoins ou souhaits,
– Si d’autres personnes ont une idée pouvant concrétiser un besoin, ils peuvent écrire une réponse sur un Post-It, et venir le placer sur cette demande,
– Cela fait, inviter les participants à reprendre leurs Post-It (avec ceux qui sont collés dessus) et à aller discuter avec ceux qu’ils veulent aider.
J’espère que mon article vous poussera à vous grouper … et à réussir !
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