Le bonheur n’est – c’est le moins qu’on puisse dire – pas facile à atteindre, et semble même une pure chimère pour beaucoup de gens. Y a-t-il même un bonheur qu’on puisse atteindre ? Peut-être est-ce impossible … Après tout, les écrits sacrés nous présentent le monde non comme un lieu de bonheur, mais comme un paysage moral, et les hommes, comme des êtres qui le traversent en prenant des décisions morales qui influent sur ce paysage.
Le Pr Jordan Peterson a réfléchi à la question, & semble avoir trouvé la recette pour atteindre un bonheur à notre portée.
Il ne nous promet pas la Lune, et nous prévient que ce ne sera sûrement pas la merveille idéale qu’on avait imaginée, mais qu’avec ses conseils, on aura déjà beaucoup mieux que la plupart des gens …
Mais il insiste pour dire que la douleur accompagne toute vie. Si l’on a comme croyance que le bonheur (ou l’absence de souffrance) est le bon critère pour juger la vie, on déduit que le fait de souffrir rend la vie nulle ou inutile – mais la douleur nous rend souvent plus humain ; plus profond, compréhensif & compatissant, et bien gérée, elle nous fait grandir.
L’idée que notre but dans la vie est de poursuivre le bonheur, est bête – car ça ne nous aide pas à supporter le malheur, qui guette chacun d’entre nous ; si le malheur nous tombe dessus (sous forme d’une maladie mortelle, ou de la perte d’un être cher, par ex.), on voit qu’une vision idéalisée du réel ne nous aide pas du tout.
En observant la vie, on voit que sa réalité fondamentale est la souffrance et que la loi pour nous, humains, est plutôt : « vise haut, & prend-toi en main » – voilà l’attitude qui nous aidera en cas de catastrophe !
Cette douleur inévitable ne signifie pas que la vie est trop dure à supporter, mais qu’on doit tenir compte qu’elle existe et s’y préparer – et la condition pour ceci, est d’accepter d’assumer ses responsabilités (pour soi & les autres).
Si l’on agit ainsi, on aura des moments de bonheur ; quand on a bien agi, on se sent, même inconsciemment, content de soi & reconnaissant pour sa vie – de ceci provient le sentiment de bonheur, & une certaine force intérieure.
L’astuce est donc d’envisager le bonheur comme une récompense, et non comme un but à atteindre !
La vie est faite d’une série de décisions morales cruciales, et savoir laquelle prendre, laquelle est la bonne, n’est pas facile – et donc, on fait tous des tas d’erreurs, certaines parce qu’on n’a pas pu distinguer la bonne voie, mais d’autres, en connaissance de cause (on sait que c’est une ânerie, mais on le fait quand même).
Les humains font ses choix en songeant au futur … Autant le présent nous apparaît comme fixé, déterminé, autant l’avenir nous semble plein de possibilités entre lesquelles il nous faudra choisir. On réfléchit pour trouver lesquelles on va concrétiser.
Vouloir sans cesse améliorer notre vie est sain, tandis que se résigner ou agir pour se pourrir la vie ne l’est pas.
La 1ère chose à faire pour pouvoir aller de l’avant, est d’évaluer exactement notre situation – on ne peut partir QUE de là ! Puis, évaluer le monde autour de nous – car si le plan qu’on se faisait de comment le monde fonctionne est inadéquat, s’il est infaisable ou s’écroule, on est déstabilisé et envahi d’émotions négatives ; angoisse, déception, frustration, colère.
Alors, posez-vous la question : Finalement, combien de soucis voudriez-vous voir disparaître ? Pas tous, certainement ! Il faut qu’on rencontre des défis & des problèmes, sinon, on vivrait comme des légumes, on n’apprécierait pas les bons moments de la vie & on ne serait motivés par rien – alors que les problèmes & obstacles nous forcent à nous dépasser.
Bref, pour qu’on se sente bien, il faut qu’on soit en route vers quelque part, & qu’il existe un chemin pour y parvenir !