On peut dire qu’il y a 3 genres – ou plutôt 3 phases – de colère :
Si quelqu’un me provoque, je me sens en colère – là, ce sentiment surgit en moi spontanément, je n’ai aucun contrôle sur ce phénomène – je n’ai pas le choix de me sentir ou non en colère quand j’ai été provoqué.
Il y a ensuite la phase où je vais réagir ; vais-je partir, insulter le provocateur, ou le frapper ? Enfin, il y a la phase d’après la colère ; combien de temps vais-je garder cette colère ? une heure ? un jour ? 30 ans ?
Donnons à ces 3 phases 3 noms différents ; le sentiment de colère s’appellera colère, la réaction à la colère s’appellera la rage, et la fixation sur la colère s’appellera rancœur ou ressentiment.
En résumé, on ne peut pas contrôler ce que l’on ressent, mais qu’on peut contrôler notre réaction et combien de temps on s’accrochera au ressentiment ; si on ne peut empêcher le sentiment de colère de survenir, on peut – on doit ! – être capable de prendre de la distance, de ne pas réagir « à chaud » – sinon, on s’en repentira (une minute de colère, dit-on, en coûte 100 de honte) et laisser partir la colère en gardant la chose en perspective – ce qui se fait en voyant la provocation pour ce qu’elle est ;
Pour se maîtriser en face d’un provocateur & ne pas céder à la rage, rappelons-nous ceci : « ce qu’il a fait est si bête, que s’il comprenait combien c’est idiot, il ne l’aurait pas fait. Alors, je suis désolé pour lui d’être un imbécile » – et ceci est toujours vrai. En ayant pitié de quelqu’un, on reprend son pouvoir.
Quant à la rancune, souvenons-nous qu’elle consiste à permettre à quelqu’un que vous n’aimez pas, de vivre dans votre tête sans payer de loyer – perspective peu ragoûtante, vous en conviendrez !
Si vous implantez ces 2 tactiques de sagesse en vous, elles vous aideront à vous débarrasser autant de la rage que de la rancœur
La colère est un simple mécanisme de survie, elle fait partie des outils que la Nature nous a fournis & est une réaction animale automatique devant une provocation (quand un autre envahit votre territoire physique ou émotionnel), mais en tant qu’être humain, vous êtes censé être au-dessus de cela !
Si vous avez besoin d’un coup de pouce supplémentaire pour contrôler vos réactions, commencez un journal de colère.
Notez-y ce qui vous est arrivé aujourd’hui, ce que quelqu’un vous a fait c’est ça, ce que vous avez ressenti & comment vous avez réagi.
Au moment où on est provoqué, on est incapable de voir la situation clairement, parce que notre instinct nous pousse à réagir – et au début, il sera difficile de ne pas le faire.
Mais si, par la suite, on met les choses noir sur blanc & que l’on examine ce qui s’est passé, les choses se décantent, & on commence à voir clair. Le génial Jordan Peterson l’a d’ailleurs dit : La façon la plus claire de penser, c’est d’écrire !
Il faut réfléchir à l’incident, se demander si on a géré les choses du mieux qu’on pouvait, & si on n’aurait pas pu faire mieux – ainsi, cela devient une leçon pour la prochaine fois où la même situation se représentera.
Ce genre de journal est une excellente façon de s’améliorer, vu que les réactions de rage font moins de mal à l’autre qu’à nous-même.
Réagir sous le coup de la colère n’est, on la vu, jamais une bonne idée, mais en plus, si vous le faites, vous vous mettez au niveau de l’agresseur. Or, comme l’a bien dit Bohdi Sanders ; Ne répondez jamais à une personne en colère par une réplique enflammée, même si elle le mérite. Ne laissez pas sa colère devenir votre colère … Pas la peine de vous rendre malade pour un imbécile (car la colère est nocive) !
Et si l’autre est un psychopathe, vous lui donnez alors justement ce qu’il espère ; c-à-d vous faire exprimer sa rage, vous faire passer pour quelqu’un d’agressif, & lui donner une « bonne » raison de vous agresser plus avant ! (souvenez-vous ; les trolls mentent exprès pour énerver leur victime).
Donc, n’entrez pas dans son jeu – voyez ses minables tentatives pour ce qu’elles sont, & quel minable individu il faut être pour agir comme il fait. Voyez-le plutôt pour le pitoyable déchet humain qu’il est. Laissez-le dans sa merde mentale & vous, restez dans les hauteurs, & n’allez pas traîner votre esprit dans le lieu malpropre où il marine !
Mais il arrive aussi souvent qu’on se fâche pour des broutilles ou pour des « oppositions » qui n’en sont pas. Les gens peu éduqués, par ex, réagissent au quart de tour & passent à l’attaque dès que quelqu’un dit une chose qui contredit leurs croyances, ou leur déplaît (parce que, par ex, il leur rappelle inconsciemment leur méchante belle-mère).
C’est ainsi qu’un détail sans importance cause une altercation, & les fait s’engager dans un conflit qui n’a pas lieu d’être – à la limite, les 2 avaient la même opinion !
Agir ainsi est un manque de respect envers l’autre personne ; au lieu de d’écouter leur interlocuteur, ils ont tout de suite sauté aux conclusions sans le laisser terminer sa phrase et exprimer le fond de sa pensée !
Ils auraient pu lui demander de préciser sa pensée pour lever leurs doutes, mais au lieu de ça, dans leur rage interne – qui inconsciemment, cherche des sujets de dispute pour pouvoir, justement se fâcher pour se soulager de cette rage enfouie en eux (& qui date souvent de l’enfance), ils attaquent les autres – sans se soucier du fait que, ce faisant, ils font souffrir un autre être – l’important, c’est que ça les soulage !
En plus d’être cruel, ceci est bête, car ça éloigne les gens de nous ; on perd des relations qui auraient pu être intéressantes et nous aider ou nous tirer d’ennui plus tard, ou on se fait licencier, ou, si on tombe sur quelqu’un de « dérangé », on peut s’attirer de gros ennuis !
En outre, comme notre temps & notre énergie sont précieux (c’est le tissu de la vie), il faut choisir ses batailles et ne « tenir bon » que sur des sujets importants. Quant aux autres sujets, ils ne valent pas la peine qu’on gaspille du temps & de l’énergie pour eux.
Ce qu’il faut, c’est décider d’écouter désormais ; se dire « je vais écouter pendant 30 secondes, & poser plusieurs questions, avant de réagir » ! Ces 30 secondes changent tout !