Pour devenir un as du débat, inspirons-nous des tactiques employées par un as dans cet exercice ; Ben Shapiro.
1. Ses stratégies de défense :
– D’abord, faire les recherches avant la discussion, pour pouvoir citer une référence incontestable à l’appui de nos dires.
– Saisir les non-arguments – c-à-d pouvoir répondre à notre opposant que c’est juste SON avis, & lui demander sur quelle autorité il se base pour affirmer ce qu’il dit.
! Les arguments d’autorité, du genre « 9 personnes sur 10 croient ou font, ceci » ou « Untel (un personnage important) l’a dit », ne sont non plus pas un bon argument ; il y faut des preuves ou que le gars cité soit réellement un expert dans le domaine concerné ! Et quant à l’opinion de la multitude, on sait qu’elle est quasiment TOUJOURS l’inverse de la vérité !
– Si notre adversaire exprime une opinion générale, sans base de faits concrets, lui demander des exemples précis – en effet, si on accepte de débattre des généralités dites par l’autre, on parle sur du vent -> il faut demander à celui-ci de dire à quoi il fait allusion exactement.
Ex : à une fille qui citait le racisme institutionnalisé, Ben Shapiro lui demande à quelle institution exactement elle fait allusion. Et là, quoi qu’elle réponde, il peut démolir ses idées stupides avec des chiffres prouvant l’inverse !
– Ce n’est pas parce que l’autre se montre (soi-disant) choqué par nos dires que sa critique de ceux-ci est valide !
L’autre sort d’ailleurs la carte « je suis choqué » quand il n’a aucun argument solide à sortir ! Christopher Hitchens résume cela ainsi : « Quand quelqu’un me dit que je l’ai choqué, je rétorque : Bon, j’attends toujours d’entendre tes arguments. »
– Refuser les contre-arguments non-appropriés à la discussion en cours ; Ben connaît ses arguments par cœur & en détail => il n’accepte pas de défendre des points n’ayant rien à voir avec ses arguments.
– Insultes : si l’autre nous insulte, c’est qu’il n’a plus d’arguments pour nous contrer & qu’on était en train de gagner ! Dans un débat, on est parfois amené à dire oui à notre adversaire, mais c’est dur à faire s’il nous insulte. Il faut voir que ce n’est qu’une réaction infantile – donc rester calme & ne pas « mordre à l’appât » en tentant de se défendre.
2. Ses stratégies d’attaque :
– Prémisse rusée : en dissimulant les étapes par où on est arrivé à notre conclusion, on présente le point de discorde comme une donnée établie – par ex, sur l’avortement, Ben emploie le mot bébé (« tuer des bébés ») & non le mot fœtus, ou, sur le communisme, il affirme que, malgré de grandes inégalités dans les fortunes, l’argent de chacun – milliardaire comme cordonnier – lui appartient. Là, malgré son désir de s’opposer à nous, notre opposant ne peut rien réfuter ; il est obligé d’être d’accord ! La plupart des débats sont gagnés ou perdus sur ce genre de prémisses rusées !
Cette tactique permet de gagner une discussion même en ayant tort – bien qu’il vaille mieux renforcer notre opposant.
– Aller de l’abstrait (généralités) au concret ; après une prémisse exprimant notre avis (éclairé), on peut donner à la fin un exemple concret semblant prouver la prémisse de départ, alors qu’en fait, un seul exemple ne peut constituer une preuve ! – mais il est employé comme un genre d’explication, pour persuader de la véracité de la prémisse (très générale) de départ.
! Mieux : faire ceci en l’agrémentant d’un peu d’humour – ce qui rend la tactique encore plus persuasive.
– Dire qu’on pourrait changer d’avis & adopter l’idée de notre opposant, mais en insistant sur les conditions nécessaires pour cela, les preuves dont on aurait besoin pour modifier notre opinion sur la question. Ceci peut être un moyen de clore harmonieusement un débat, mais aussi une tactique de diversion qui déroute l’autre, lui fait perdre ses moyens, en sorte qu’il nous fournit des arguments !
Voilà – j’espère que ces précieux outils vous aideront à dominer désormais les discussions.