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Midwits

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Qui sont-ils ? Tout simplement les gens d’intelligence moyenne (c-à-d la majorité des gens) – > midwittery : raisonnement de ces gens-là.

Exemple typique de leur comportement

Voici ce qu’en dit l’Urban Dictionary: Les midwits sont vraiment maudits de n’être ni béatement stupides ni de bénéficier d’une intelligence supérieure ou du génie. Ils peuvent saisir des concepts généraux, mais sont moins capables de creuser plus profondément, de comprendre les nuances ou de s’adapter rapidement à des problèmes complexes, ce qui donne lieu à une classe moyenne entière de personnes perpétuellement malheureuses et souvent vaguement en colère.

1ère définition : un midwit est quelqu’un qui a une intelligence autour de la moyenne, mais est si entêté & vaniteux qu’il pense être un genre de génie. Les midwits ont une compréhension superficielle des choses & peuvent sembler un peu malins au début, mais quand on creuse un peu plus profond, on comprend qu’il n’est qu’un poseur – un genre de simulateur.

2ème définition : un midwit, ou quelqu’un d’intellect moyen, qui est pris dans une forme d’hystérie de masse, les supporters enragés d’une mentalité voulant un Etat-nounou, désirant cela à la folie, & d’excellents exemples de l’effet Dunning-Kruger en action !

-> Pourquoi déteste-t-on les aveugles moraux (midwits) & pas les aveugles physiques ? Parce que ces derniers savent qu’ils sont aveugles, alors que les premiers, pas ! (B. de Laat)

–  Ce monde en est un de midwits, & on vit dedans

-(Traduction française de l’admirable article de C. Charchuk à ce sujet)

 « Il y a des idées si absurdes que seul un intellectuel peut les croire » (George Orwell).

Ce qu’Orwell aurait dû dire, c’est « Il y a des idées si absurdes que seul un midwit peut y croire ».

Par sa définition même, le QI (quotient intellectuel) est une distribution gaussienne d’une mesure approximative de l’intelligence humaine. Cette mesure suscite des préoccupations valables en raison de l’incapacité à fournir le même résultat pour un même individu au fil du temps. En outre, les tentatives de discréditer le test de QI sont le résultat d’une réaction contre des gens comme Charles Murray qui suggèrent des différences raciales dans les scores moyens de QI. Ces objections au QI sont valables, mais sortent du cadre de cet essai.

Tout ce qui compte ici, c’est que l’intelligence humaine est variable et que la plupart des gens se situent quelque part entre les deux.

L’idée brillante du mème midwit est qu’il illustre comment les croyances convergent entre le génie et l’idiot, tandis que le midwit – la personne d’intelligence moyenne – est détourné de la vérité par une focalisation obsessionnelle sur les détails. L’idiot parvient à la vérité par l’instinct et l’intuition, le génie par une compréhension profonde des systèmes et des structures d’incitation, mais l’imbécile est aveuglé par les détails.

Voici mon mème de midwit préféré, car il s’agit en quelque sorte d’un méta-commentaire sur le mème lui-même :

Les midwits, naturellement, sont irrités par ce mème. Non seulement ils ont les mêmes croyances que le midwit du mème, mais ils s’irritent que personne ne prenne au sérieux leur souci du détail.

L’une de mes réactions préférées à ce mème est celle de cet utilisateur de Twitter, qui illustre à quel point la vérité est aveuglante pour un midwit :

Le midwit est littéralement incapable de comprendre le même, parce que son intellect l’aveugle. Il est trop intelligent pour être dans la position de l’idiot, mais pas assez pour comprendre la position du génie. Il n’a pas d’autre choix que de la rejeter. Il est piégé. Mais pourquoi cela ? Et quelles en sont les conséquences ?

Tout d’abord, il est important de comprendre que la plupart des gens sont des midwits, c’est-à-dire qu’ils ont une intelligence proche de la moyenne. C’est l’essence même d’une distribution gaussienne :

Pour comprendre pourquoi le midwit se fait piéger par son intellect, il est important de comprendre ce qu’est l’intelligence. Il n’est pas facile de répondre à cette question, qui échappe aux psychologues et aux neuroscientifiques depuis des décennies.

Bien sûr, l’intelligence est un ensemble de choses, et les gens peuvent avoir une forme d’intelligence élevée et une forme d’intelligence faible, mais je parle ici d’une sorte d’intelligence généralisée, que le QI tente de mesurer.

L’intelligence peut être considérée comme la capacité à retenir de manière cohérente et simultanée plusieurs concepts issus de nombreux domaines différents. À l’extrémité inférieure, les gens sont incapables de relier les informations d’un domaine à celles d’un autre ; ils sont incapables de compiler de multiples modèles disparates d’informations en une structure cohérente, ou en un système d’informations.

Par conséquent, ces gens sont contraints de se fier à leur instinct pour prendre des décisions fondées sur des données observables. Ils n’ont pas la capacité intellectuelle et le niveau de conscience nécessaires pour traiter de nouvelles informations en utilisant les connaissances acquises antérieurement. L’idiot ne peut pas expliquer pourquoi il croit que quelque chose est vrai, mais un idiot avisé peut néanmoins se fier à son instinct, et peut-être même améliorer son instinct de manière itérative au fil du temps.

Le génie se situe à l’extrémité supérieure du spectre de l’intelligence. On pense souvent à tort qu’un génie est quelqu’un qui est bon en maths ou qui est sur le point de résoudre le mystère des propriétés physiques de l’univers. À mon avis, un génie est quelqu’un qui peut compiler de manière cohérente des informations provenant de nombreux domaines différents en une méta-structure d’informations. L’esprit du génie est toujours au travail sur ce projet – ajoutant constamment de nouvelles informations dans le système et vérifiant sans relâche les endroits où les mettre à jour. (wow !)

C’est ici que le génie se distingue vraiment de l’imbécile – pour le génie, son projet de construire un système d’information est plus important que son ego.

La façon dont cela se manifeste le plus clairement, est qu’il est impatient de découvrir où il se trompe, afin de pouvoir mettre à jour non seulement le domaine d’information dans lequel il s’est trompé, mais aussi tous les autres domaines qui ont pu être affectés par la mauvaise information.

Le génie, lorsqu’il est confronté à de nouvelles informations, n’arrive pas à une réponse sur ce qu’il faut faire. Au contraire, le système que son esprit a construit l’oriente dans un certain nombre de directions possibles. Une nouvelle information est, en soi, un projet. C’est le projet qui déterminer ce que signifie l’information, comment elle peut induire en erreur et, surtout, ce que signifie l’intégration de l’information dans le reste du système.

L’information, une fois intégrée au reste de ses (grandes) connaissances, modifie la structure de l’ensemble du système. C’est là que le midwit est laissé pour compte.

Les midwits ont une intelligence suffisamment élevée pour construire des protosystèmes d’information. Ces protosystèmes ne sont ni cohérents ni complets (globaux, exhaustifs), mais leur schéma général est là. Le midwit se trompe alors, en croyant que le traitement de l’information qu’il effectue n’est pas différent de celui du génie, mais en fait, ils n’ont RIEN en commun. Le midwit est incapable de s’appuyer sur de multiples flux d’informations, provenant de nombreux domaines différents, pour comprendre l’information nouvelle dans le contexte plus large d’un système.

Pour compenser, le midwit se tourne vers l’intérieur, se concentrant avec une résolution plus grande & plus de détails, mais toujours dans les limites de l’information elle-même. Voilà ce que le midwit prend pour des nuances. Pour le génie, ceci revient à perdre la forêt pour se focaliser sur les arbres.

Pour le midwit, le génie est juste crédule, naïf.

Le midwit refuse de croire que quelque chose est vrai à moins d’en avoir des preuves tangibles – en d’autres termes, il méprise la logique déductive. Parce qu’il ne peut pas le faire. Pouvoir prendre une série de points de données & déduire de quel modèle hypothétique ils ont émergé, est réservée aux génies.

Pour le midwit, cela semble de la sorcelleriequ’on nomme de nos jours « théorie du complot ». Le midwit méprise les romans de Sherlock Holmes parce qu’il refuse de croire que quelqu’un puisse reconstituer un mystère à partir d’une série d’indices vaguement liés et d’informations incomplètes, comme Holmes peut le faire – pour lui, ce n’est rien d’autre que des suppositions et de la pure spéculation. Pour l’idiot, c’est de la magie, mais de la magie convaincante. Pour le génie, ce n’est que de la pensée systémique.

Qu’est-ce que cela signifie pour nous de vivre dans un monde où la plupart des gens sont des midwits ? Eh bien, dans une démocratie, je dirais que les midwits dirigent le monde.

Ils constituent la majorité de la population et, en tant que tels, c’est à eux que notre système de gouvernance s’adresse. Nous l’avons vu très concrètement avec la pandémie de Covid-19 : la politique de santé publique n’est pas créée pour s’adapter à l’idiot ou au génie, mais au midwit.

Le midwit comprend pourquoi Anthony Fauci a menti au sujet des masques ; de plus, il respecte le fait qu’Anthony Fauci ait menti au sujet des masques. Après tout, il aurait fait la même chose.

L’idiot sait qu’on lui a menti à l’infini sur tous les aspects de la pandémie, qu’il s’agisse de la létalité du Covid, de la sécurité des vaccins, de l’efficacité des mesures de confinement ou de la nécessité de déclarer l’état d’urgence ; tous ces éléments indiquent à l’idiot que quelque chose ne tourne pas rond.

Le génie sait qu’on lui a menti, et il essaie de comprendre pourquoi. Il est essentiel pour le génie d’intégrer tous ces points de données dans un nouveau modèle de politique mondiale, de santé publique mondiale et de transactions des élites mégalomanes.

Le midwit, hélas, ne voit pas ceci ; lui, il « comprend » pourquoi on a imposé des mesures de confinement, pourquoi les vaccins doivent être obligatoires et pourquoi toute personne qui ne porte pas de masque doit être poursuivie dans toute l’étendue de la loi. Il ne peut littéralement pas voir les choses autrement. Il y a plus de données qu’il n’en faut au midwit pour se rassurer jusqu’à la fin des temps sur la justesse de son point de vue ; Il est fermement persuadé que s’il n’y a pas d’aveu de malversations ou de document révisé par des pairs signé par tous les dirigeants mondiaux indiquant clairement qu’une cabale mondiale d’élites fortunées a conspiré pour nous asservir dans le cadre des mesures de santé publique contre la pandémie de Covid, toute suggestion en ce sens peut être rejetée en tant que théorie de la conspiration complètement dingue.

Le midwit ne possède pas la capacité intellectuelle d’assembler lui-même toutes les pièces du puzzle. Il évalue un morceau à la fois, et ne relie jamais les points. Il ne déduit jamais quelle structure plus large a dû donner naissance à tant d’éléments d’information et de politique disparates.

Il n’essaie même pas d’assembler les pièces du puzzle. Au lieu de cela, il prend les pièces du puzzle et les inspecte une par une avec une loupe jusqu’à ce qu’il soit satisfait qu’il n’y ait plus rien à voir. Puis il conclut qu’il sait tout ce qu’il y a à savoir sur le puzzle.

(Wow ! Quelle explication MAGISTRALE ! C’est tout à fait ça ! Là, je pige que ces gens ne regardent que par une toute petite fenêtre !)

Si nous voulons nous sortir de ce pétrin, nous devons trouver un moyen de mettre les génies aux commandes. Bon sang, je préfère une société dirigée par des idiots à une société dirigée par des midwits.

En attendant, regardez autour de vous. Tout ce qui se détériore dans notre société. Tout ce qui se brise. Toutes les institutions qui sont corrompues et irrémédiablement brisées. Tout cela est l’œuvre de midwits qui sont convaincus de savoir ce qu’ils font, mais qui n’ont pas l’humilité d’envisager le fait qu’ils puissent avoir tort.

L’ego du midwit gonfle à chaque pièce de puzzle qu’il inspecte, et ne se dégonfle jamais lorsqu’il apprend qu’il était en fait censé assembler les pièces du puzzle. Pourquoi ? Parce que pour lui, assembler les pièces du puzzle relève de la théorie du complot (que c’est VRAI !!!), et il préfère ne pas s’y aventurer. Voyez-vous, l’imbécile ne discute jamais les génies qui arrivent à une conclusion différente de la sienne. Pourquoi le ferait-il, alors qu’il est entouré d’idiots qui ont la même opinion ?

Pour le midwit, les 2 sont indiscernables ; le génie est un idiot parce qu’il a des opinions que les idiots ont (tout à fait ! Ma soeur me traite sans cesse de débile et de conspirationniste !). Il ne lui vient jamais à l’esprit que les idiots et les génies peuvent arriver à la même réponse par 2 processus très différents.

Cela rend très facile pour un midwit de « jouer les épouvantails » (= user d’un sophisme ou un paralogisme consistant à présenter la position de son adversaire de façon exagérée) ; il ne se rend même pas compte qu’il le fait. Pour lui, il n’y a pas de différence entre Bjorn Lomborg et le plouc assis dans le tracteur qu’il a vu en traversant le Wyoming – tous 2 ne croient pas que le changement climatique soit une menace existentielle pour l’humanité, et donc ils sont égaux.

Il est essentiel que nous, les idiots et les génies, nous unissions pour reprendre le pouvoir aux midwits du monde, car ne pas le faire est une menace existentielle pour l’humanité.

Ma conclusion : est-il raisonnable de jeter des perles aux cochons & de discuter de couleurs avec des aveugles ? I THINK NOT !