Beaucoup de femmes victimes de PN (moi aussi, avant) se reprochent de perdre le contrôle et de hurler ou même parfois frapper leur bourreau, ou de casser des choses qui lui appartiennent.
Elles se sentent coupables, autant, sinon plus, que lui – qui au moins, semble rester plus calme. Mais la vérité est que ce qu’il nous fait est INQUALIFIABLE !
La colère est une émotion – une énergie qui, comme toute émotion, nous est donnée pour notre survie. Elle a pour but de nous défendre lorsque quelqu’un nous vole ce qui est légitimement à nous ou empiète sur notre territoire.
Or, QUI, plus qu’un PN, nous vole & empiète sur notre territoire ?? Il nous vole NOTRE VIE elle-même et envahit nos frontières les plus sacrées & intimes !
Pas étonnant que ces violations mortellement dangereuses déclenchent en nous d’intenses sentiments de défense, donc de colère ! Notre corps nous crie que l’on subit une attaque grave à notre intégrité, une attaque mettant notre survie en danger i
Mais on refuse d’écouter cette voix de la sagesse et même, on en a honte… On devraitse dire qu’on n’est pas sortie avec quelqu’un pour avoir sans cesse des scènes, des choses qui nous blessent ou nous agacent, ou nous humilient, ou nous rendent furieuse et nous font vivre une vie chaotique et pénible – souvenons-nous qu’il nous a fait miroiter, au contraire, une vie d’amour, d’harmonie & de douceur.
Le PN aime nous mettre en rage, c’est son but et ça sert plusieurs objectifs pour lui ; d’abord, ça nous fait honte, de perdre ainsi le contrôle de nous-même, en sorte qu’on est encore moins apte à se défendre par la suite. Ensuite, comme il se débrouille pour que d’autres voient & entendent ces scènes, il nous fait passer pour dingue et surtout pour la mauvaise vis-à-vis du monde extérieur et des acteurs sociaux.
Et ce résultat est facile à atteindre, puisqu’il nous y a soigneusement entraînée ! il nous connaît, il sait ce qui nous touche et donc, sait exactement ce qu’il faut faire pour nous faire « exploser », nous faire perdre tout contrôle de nous-même….
Rappelons-nous qu’il projette sa folie sur nous – et donc, qu’il se débrouille pour nous faire « jouer » (comme une marionnette) sa folie, nous faire exprimer à sa place toute la rage qui l’habite !
Chacun(e) de nous ne devrait être en relation qu’avec des êtres qui ajoutent quelque chose à notre vie, qui l’embellissent, qui nous soutiennent et nous font nous sentir bien, et devrait éviter ceux qui font l’inverse.
J’ai décidé, pour ma part, de suivre ce précepte ; « rejette tout ce qui n’est pas utile, amusant ou beau » !
Quand on a réussi à rompre avec un PN, cette colère demeure, et il n’est pas facile de la surmonter.
Certes, il n’est jamais bon d’AGIR selon notre rage, mais par contre, il est très bon de reconnaître qu’elle est là, et que ça traduit que celui contre qui elle est dirigée, NOUS FAIT DU MAL et est dangereux pour nous !
La 1ère étape est de reconnaître qu’elle existe, et qu’elle est justifiée. La 2de étape est de comprendre qu’on ne peut pas rester en colère, car cela abîme notre santé.
Hélas, essayer d’en guérir revient à s’infliger un fardeau de plus, alors qu’on est déjà tellement « à plat », au sortir de la relation avec un PN, et qu’on sent que tout est « trop », qu’on ne peut plus supporter un seul fardeau de plus …
Oui, le (s) PN nous a (ont) programmée (surtout si on a grandi dans une famille PN) durant toutes ces années ou dizaines d’années (moi ; 57 ans) de violences, à croire qu’on était coupables. Ils nous ont chargée de leurs fautes, fait croire qu’on ne valait rien & qu’on était le problème, changeant le blanc en noir & vice versa, décrivant ce qui s’est passé à leur façon tordue.
A l’époque, avant qu’on ne s’informe et qu’on ne réalise ce qui nous était arrivé. on les a crus car on n’avait aucune idée de ce qu’était la perversion narcissique, ni même que ça pouvait exister !
Les thérapeutes qui exigent que l’on se souvienne des abus subis, et qu’on les « recadre » dans leur juste lumière, nous demandent quelque chose d’impossible.
Un individu peut parfois être en rogne contre un autre de manière irrationnelle, sans bonne raison. Mais ce n’est pas votre cas ; vous avez une raison très valable d’être fâchée !
Vous l’êtes car on vous a fait subir des violences et en plus, on vous en a fait « porter le chapeau » !
Ca me rappelle le panneau au-dessus des salles de torture au Cambodge ; « il est interdit de crier durant les séances de torture »… Oui ; les victimes torturées qui criaient sous la torture étaient punies de leurs cris !
Vous avez le droit à la peine et la colère, et personne ne devrait vous dire de « surmonter tout ça » – même pas nous-même – car cette colère est justifiée, et sert à nous rappeler ce qui nous fut infligé.
Toutes ces années d’abus ont nécessairement laissé de profondes traces en vous et, même si vous n’y pensez pas, certains stimulis vous feront toujours réagir… et cela nous fera râler…
On ne peut se forcer à pardonner, car les émotions surgissent qu’on le veuille ou non et si l’on ressent de la colère, il ne sert à rien de prétendre qu’elle n’est pas là !
En plus, comme les PN harcèlent leur victime, et continuent à la torturer après la rupture, ces sentiments sont sans cesse ravivés. Alors, comment voulez-vous qu’on passe l’éponge, comme nous l’ordonnent les ignorants ?
Le seul moyen (& encore) serait – toutes les victimes le disent – que la société reconnaisse qu’on est une victime, et nous indemnise, et que le(s) perpétrateur(s) soi(en)t puni(s).
Il faut, même (& surtout) si personne ne nous reconnaît comme victime ou ne nous reconnaît le droit d’être en rage, qu’on se reconnaisse comme victime et qu’on s’autorise cette colère amplement justifiée !
Il faut s’informer, « creuser » en nous, même si ça fait mal, car sinon, on garde en soi des croyances que le(s) PN a (ont) implantées en nous, et on se reproche encore des choses dont on est innocente.
Bizarrement, c’est en reconnaissant la colère en nous & en lui reconnaissant le droit d’être là, sans se mettre la pression pour pardonner, qu’elle diminuera – Par conséquent, donnez-vous la permission de la ressentir (car elle est juste) et le temps nécessaire (au moins plusieurs années) pour en guérir.
Bien loin du « il n’y a qu’à » des ignorants, il faut savoir que ça mettra des années à se résorber …
On ne peut jamais être assez doux avec une victime de PN alors, même si la société ne veut pas l’être (ce qui fait d’elle une partie du problème), soyons très douce avec nous-même… Pas question de vouloir se forcer ; autorisez-vous à ressentir ce que vous ressentez, à accepter ce que votre corps vous dit et à l’écouter !
Et laissez parler les imbéciles qui n’y connaissent rien … cessez de les fréquenter, d’ailleurs !
Voilà comment on se respecte… Et voilà comment on se fait respecter d’autrui !