Si vous vivez ou avez vécu sous la coupe d’un pervers narcissique, vous le savez, ce démon est un as du mensonge, et adore se faire plaindre, alors que c’est lui l’agresseur. Tromper les gens renforce son sentiment de pouvoir sur autrui et son plaisir – car cela lui confirme que les gens sont bêtes et qu’il peut leur faire avaler n’importe quoi – sans compter que ces mêmes gens (crédules, peu informés & sensibles à l’apparence), s’ils ont le moindre pouvoir, insulteront, tortureront ou puniront la victime à sa place – et ceci est aussi jouissif pour un PN ; avoir poussé autrui à agresser sa victime, tandis que lui jouit du spectacle !
Bref, un PN a l’art de se faire passer pour la victime, et vous, pour l’agresseur – et comme il est plus doué que vous pour communiquer et convaincre, la plupart des gens croient sa version des choses et le plaignent, en ne vous croyant pas & vous accablant de leur mépris (j’en parle ici : http://www.bonheuretamour.com/2015/06/14/pn-la-societe-accable-les-victimes/ et compte développer le sujet de ces « flying monkeys » plus tard).
Eh oui ; comme les PN projettent leur côté sombre sur leur cible, & l’accusent d’être le (la) mauvais(e), il faut savoir distinguer qui est une victime réelle, et qui n’est qu’un menteur, et le vrai mauvais !
En outre, jouer les victimes sert aussi aux pervers à mieux connaître une personne qu’ils ont ciblée comme victime potentielle ; pour déterminer si elle a du coeur (donc, si elle est une bonne source d’approvisionnement narcissique), ils lui narrent leur « triste vie » et observent soigneusement si ça va l’émouvoir…
Donc, quand quelqu’un vous raconte ses malheurs, sachez reconnaître les vraies victimes des fausses, qui sont en fait des PN. Voici comment distinguer ces loups déguisés en brebis ;
- a) manque d’ « affects » ; quand une vraie victime raconte ses déboires, elle est émue, tandis qu’un PN les raconte bien calmement, de façon détachée ; ils emploient des mots négatifs (« je crains pour ma vie », « j’ai peur car elle est folle », …), mais leur attitude n’y correspond pas.
Une vraie victime semble tremblante, effrayée, choquée, ravagée – elle va, par ex crier, ou avoir une « absence », puis revenir à ce qu’elle disait, avec beaucoup d’émotions. Leur discours est précipité, très émotionnel…
Mais ce 1er critère n’est pas décisif ; en effet, certaines victimes sont si déprimées (ou ont déjà tant raconté ce qu’elles ont subi) qu’elles aussi s’expriment sans affects & de façon détachée. Mais même celles-là, on les reconnaît des fausses victimes parce que, loin d’êtres sereines (comme l’est un PN quand il invente ce genre d’histoires), une vraie victime aura une apparence de zombi, de mort-vivant, un genre d’absence dans le regard, de distraction, de distance d’avec le réel.
Une vraie victime traverse les étapes d’un processus de deuil, avec le choc, le déni, la colère, … jusqu’à l’acceptation, alors qu’un menteur semblera avoir surmonté étonnament vite les émotions dues aux (soi-disant) abus subis, et n’être pas fixé ou obsédé par ceux-ci.
- b) utilisation brillante de mots, descriptions & expressions : Ayant étudié leurs victimes, ils connaissent les effets de leurs maltraitances, et peuvent choisir précisément les bonnes expressions pour décrire leur (soi-disant) calvaire. Ils s’inspirent de disputes qu’ils ont eue avec vous, en inversant les rôles, ou en modifiant certains éléments pour vous faire passer pour un(e) cinglé(e) dangereux(se) !
La vraie victime, par contre, n’a qu’un souvenir brumeux de ce qui s’est passé, et le stress permanent où la fait vivre son bourreau a effacé sa mémoire (on sait à présent que c’est le 1er effet d’une exposition constante à des hormones de stress). Elle s’exprime donc de façon décousue, confuse, chaotique, incohérente. Souvent, elle s’interrompt au milieu d’une phrase & s’interroge sur la validité ou l’absurdité de ce qu’elle dit.
La victime semble alors devoir réfléchir à une réponse (comme si elle mentait) mais en fait, elle se rend compte que son interlocuteur ne croit pas à son histoire (il hausse les épaules, ou lève les yeux au ciel, …), tellement les détails paraissent incroyables, ou alors qu’elle est inapte à lui faire comprendre que ces abus font mal (ça a l’air de trucs non-importants, ou faits pas exprès) …
Oui ; ce que nous fait le PN est si insidieux, et « confusionnant » , et paraît souvent si anodin, que les autres prennent la victime pour une menteuse, une mauvaise (un comble !), une paranoïaque, ou une personne hystérique ou mentalement instable (ou les 4 à la fois) !
Alors, elle tente de se défendre en s’expliquant, mais plus elle le fait, plus elle s’embrouille ou s’énerve, et moins l’autre la croit … en sorte qu’elle se sent totalement isolée. Bref, comme l’a écrit Paulo Coelho : “Ne perdez pas votre temps avec des explications : les gens entendent ce qu’ils veulent bien entendre”. Pour eux, vous avez juste une bonne tête de bouc émissaire (& toute société a besoin de se trouver des « moutons noirs »).
En comparaison, le PN semble si doux, sympathique, sain d’esprit & équilibré que, pour le citoyen lambda, il semble plus rassurant ; pour lui, le choix est vite fait de qui est crédible ou non … & bien sûr, il se trompe à chaque fois !
Souvenons-nous ; un PN est habile ; c’est un « maître des perceptions », c-à-d qu’il a ce don magique : pouvoir modeler & manipuler les perceptions des autres !
Qui pourrait imaginer que ce gentil monsieur (ou dame) devient un monstre sadique derrière les portes fermées ?
Une des choses qui m’a fait le plus mal durant toutes ces années où j’étais avec mon époux PN, c’était de devoir entendre, encore et encore, ces réflexions lors de soirées ; « Oh ton mari est fantastique ; un vrai boute-en-train ! Et puis, il est fou de toi, ça crève les yeux ! » … Ca fait mal… On ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer en se tapant la tête contre les murs devant tant de connerie …
Les vraies victimes en viennent à douter de leur santé mentale, comme elles en sont venues, au fil des années, à croire le PN qui les rend responsable des abus qu’elles subissent – elles se sont accoutumées à expliquer l’inexplicable et, courant après la chimère (entretenue par le PN) qu’il pourrait redevenir le Prince Charmant des débuts, elles continuent à s’accuser & à se plier à tout pour lui re-plaire.
Ne pouvant imaginer une telle perversion ( = que leur partenaire crée des discussions, non pour améliorer le couple, mais parce que ce chaos leur plaît et qu’il adore les frustrer & les faire souffrir), elles supposent qu’il a de vrais problèmes et le prennent en pitié, tout en tentant de lui faire comprendre qu’elles sont de son côté.
- c) absence de changements de comportement, de style de vie ou de caractère : alors que les vraies victimes changent et agissent pour faire changer les choses (lire des livres de développement personnel ou sur le couple, consulter des thérapeutes, aller sonner à toutes les associations d’aide ou d’entraide, partager leur vécu sur des groupes de victimes, …), les fausses victimes, elles, ne semblent pas affectées du tout par les abus (soi-disant) vécus, ni ne font quoi que ce soit pour améliorer leur situation – et leur sommeil comme leur santé sont excellents ; pas trace d’insomnie, de tachycardie, d’épuisement, de tremblements, de difficultés respiratoires ou d’autres troubles indicateurs de stress post-traumatique.
Or, toute vraie victime souffre si intensément à chaque seconde qu’elle ne peut rester un seul jour sans chercher à sortir de l’enfer qu’elle vit, sans chercher une validation de son vécu, une thérapie ou autres moyens de sauvetage.
Elles sentent aussi de l’empathie pour les autres victimes, et tentent de les aider en les informant. Aussi, elles essaient vraiment de s’en sortir, en se démenant, en s’informant, en tentant toutes les voies & thérapies possibles.
La fausse victime, elle, ne fait pas toutes ces recherches … et pourquoi le ferait-elle, puisqu’elle NE SOUFFRE AUCUNEMENT de sa situation ? !
Bref, le PN soi-disant victime, passe son temps à profiter de la vie ; à sortir, à s’inscrire sur des sites de rencontre ou draguer en boîte, … pendant que la vraie victime, brisée, n’est même plus capable d’envisager d’aimer à nouveau un jour ! Au lieu de sortir & s’exposer, la victime se terre et se protège du monde extérieur.
- d) refus de se remettre en cause : une vraie victime doute d’elle-même, elle examine tout ce qu’elle a pu dire ou faire (ou ne pas dire ou ne pas faire) – elle soupçonne même ses mobiles cachés, ou l’énergie qu’elle émet – pour énerver son bourreau ou faire capoter la relation, elle se croit responsable de tout, en sorte qu’il se passe un temps fou avant qu’elle comprenne de quoi il s’agit et exprime le mot « maltraitance ».
A l’inverse, la fausse victime accuse tout de suite son(sa) partenaire de harcèlement, d’abus & de maltraitance ; il a même préparé (dès avant la séparation) des documents et faux témoignages pour la piétiner & la détruire totalement – car il estime que c’est CA que mérite la victime qui ose le quitter.
- e) pas de signes de déni : une vraie victime reste longtemps dans le déni ; voir dans quelle situation elle se trouve, aux mains de quel monstre assoiffé de son sang, est trop horrible à appréhender… Rien de tel chez la fausse victime, bien entendu